Dix-sept condamnations demandées contre le pouvoir politique et entrepreneurial à Melito di Napoli

Il palazzo municipale di Melito
Il palazzo municipale di Melito
jeudi 21 mars 2024, 17:28 - Dernière mise à jour : 22 mars, 10:02
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Dix-sept condamnations ont été requises par le Parquet de Naples (Direction Districale Antimafia) contre des politiciens et des entrepreneurs de Melito di Napoli arrêtés en avril de l'année dernière pour échange de votes politico-mafieux, atteintes aux droits politiques du citoyen, association de type mafieux, corruption, complicité externe dans une association mafieuse, tentative d'extorsion.

Le substitut du procureur Giuliano Caputo, lors du procès qui se déroule selon une procédure abrégée, a notamment demandé 10 ans de prison pour l'ancien maire Luciano Mottola, 39 ans, élu en 2021 à la tête d'une coalition de centre-droit, 12 ans pour l'ancien président du Conseil municipal Rocco Marrone, 12 ans et quatre mois pour l'ex-conseiller de FdI âgé de 26 ans Antonio Cuozzo, 13 ans pour l'entrepreneur Emilio Rostan, 9 ans et quatre mois pour Vincenzo Marrone et huit ans et deux mois pour Marco Ascione ; 20 ans et huit mois de prison ont ensuite été requis pour le 39 ans Luigi Tutino et onze ans et six mois pour Luciano De Luca, tous deux considérés comme des membres du clan Amato-Pagano. Le collège de défense comprend les avocats Mario Griffo, Umberto Del Basso De Caro, Luigi Senese et Gandolfo Geraci.

Selon la DDA et la Direction Investigative Antimafia de Naples, qui ont mené les enquêtes, la vie politique était à Melito sous le joug du clan Amato Pagano, qui aurait influencé les élections des 3 et 4 octobre 2021.

Pour les enquêteurs, c'était l'entrepreneur Emilio Rostan qui entretenait des relations avec le clan pour assurer l'élection de Luciano Mottola ; les membres de la coalition soutenant Mottola auraient également accepté la promesse du chef de zone des Amato Pagano (Vincenzo Nappi, attiré dans un piège et tué dans un restaurant, devant des clients, le 23 janvier dernier) de fournir des votes pour le second tour : des préférences extorquées sous pression et intimidation, en échange d'argent et aussi avec la promesse d'emplois.

L'enquête a débuté en 2020, en pleine pandémie, suite à la plainte de l'ancien maire Antonio Amente, décédé ensuite à l'hôpital à cause du Covid. L'enquête a conduit en avril dernier 16 personnes en prison, dont Mottola, Rocco Marrone et Antonio Cuozzo, et deux en résidence surveillée ; parmi eux, l'ancien conseiller municipal Massimiliano Grande, 51 ans, chef du groupe "Vraiment Écologie & Droits", qui a négocié une peine de deux ans et six mois. Justement Grande, dans une interception qui avait pour objet les votes pour la ville métropolitaine de Naples du 13 mars 2022, a été entendu en train de dire : « on m'a offert deux mille euros... moi personnellement avant de dire oui... j'ai dit je fais un passage par Emilio... » ; où Emilio est Emilio Rostan, qui aurait donné au conseiller Grande les deux mille euros mentionnés dans l'interception pour le pousser à voter la Liste "Grande Naples".

L'enquête a conduit il y a quelques jours - le 13 mars - à la dissolution du Conseil municipal pour infiltrations mafieuses de la part du Ministère de l'Intérieur ; déjà en mai 2023 cependant, un mois après les arrestations, le préfet de Naples avait dissous le Conseil municipal suite à la démission de 14 conseillers sur 24.

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