L'Évangile selon Ciretta: Un Documentaire Napolitain

Débarque à Thessalonique, dans la 26e édition du Thessaloniki Documentary Festival, le film de la réalisatrice napolitaine d'adoption Caroline von der Tann. "The Gospel according to Ciretta", produit par Parallelo 41 et Lucky Bird Pictures, arrive à l'un des principaux rendez-vous européens dédiés au cinéma du réel en apportant une histoire située dans une Naples dévote et solidaire qui fait face à la gentrification. La coproduction internationale, dirigée par Antonella Di Nocera, débarque en Grèce vendredi 15 mars. L'œuvre - avec pour protagonistes Ciro Granada, Giuseppina Andelora, Angelo Picone et Angelo Giordano - a été réalisée avec le soutien de la Région Campanie et de la Film Commission Région Campanie. Le protagoniste de l'œuvre est Ciretta, un jeune plongé dans un monde de religion, de fantaisie et d'invention. Il adore la Madonna Addolorata malgré son passé de prostitution et une relation très créative avec la vérité. Il partage la maison de fortune, un théâtre temporairement fermé dans le centre historique de Naples, avec Angelo Giordano, un vieil homme sans-abri. Pour le soutenir, il y a Perzechella et Capitano, un couple d'animateurs sociaux et culturels qui, pendant l'isolement du Covid-19, a aidé les pauvres et les sans-abri avec un "panaro" baissé du balcon. Ciretta, doté d'une voix exceptionnelle et d'un talent extraordinaire, organise une grande procession pour sa bien-aimée Madonna et collecte des fonds en vendant des briquets et en chantant et récitant dans les rues. Le désir est de commander à des artisans renommés des statues grandeur nature de la Madonna et du Christ mort. Puis la nouvelle dévastatrice : la maison-théâtre a été vendue et le nouveau propriétaire veut la transformer en l'énorme B&B dans le centre historique de Naples. En attendant l'expulsion, la principale préoccupation de Ciretta est de savoir où ira sa Madonna. Au cœur de Naples naît une double bataille : d'un côté l'expulsion de Ciretta et Angelo, de l'autre une ville qui fait face au tourisme effréné et à la spéculation immobilière. "L'ancienne ville méditerranéenne de Naples suscite actuellement un intérêt dans le monde entier, étant le décor d'une série de blockbusters à succès dans le cinéma et la littérature. Partiellement paradis, partiellement enfer, attirante et répugnante en même temps, elle est le cadre idéal pour le drame humain qui se joue quotidiennement. Dans les ruelles et les bassi du centre historique de la ville, se succèdent en effet des moments cinématographiques soigneusement construits qui jouent avec la lumière et l'ombre, le divin et le profane. Présentée comme un conte mystique situé entre le réel et l'imaginaire, l'histoire suit une décision consciente d'éviter l'image clichée de Naples comme capitale de Gomorra. Même si cette réalité existe évidemment, elle est devenue trop prédominante dans la narration de Naples, négligeant sa immense qualité poétique et culturelle", d'après les notes du réalisateur. "Un autre récit du ventre du réel de Naples constellé de personnages et de vibrations qui donnent de l'espace aux visions sur la ville non standardisées et toujours à la recherche de ces contenus complexes, pas facilement encadrables, même si le plus souvent sa représentation va dans cette direction. Nos films - de Corde en 2009 en passant par le Segreto et les Cose belle jusqu'à La giunta - tentent de restituer ce récit fait de regards. Avec ce film, nous avons accueilli celui de Caroline, bavaroise et toujours fascinée par Naples", ainsi Antonella Di Nocera, productrice de l'œuvre. Caroline von der Tann, diplômée en études soviétiques à la London School of Economics, est auteure et réalisatrice et vit entre Munich et Naples. Elle s'occupe de narration biographique, d'histoire, de religion et de reportage politique. Elle a commencé comme journaliste freelance et réalisatrice de documentaires travaillant pour diverses maisons de production et télévisions publiques et privées. Elle a été rédactrice pour la chaîne de télévision privée allemande Sat.1 où elle a participé au développement et à la supervision de diverses séries télévisées et programmes comiques, et par la suite pour la chaîne de télévision publique autrichienne ORF. En 2012, elle prend une année sabbatique et expérimente diverses formes créatives telles que l'écriture, la cinématographie et la peinture. Par la suite, elle décide de retourner à sa passion originale : la réalisation de films documentaires.