L'injustice de résidence et le destin tragique de Davide à Naples

Una discarica al campo Rom a Scampia
Una discarica al campo Rom a Scampia
mardi 12 mars 2024, 18:47
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Davide, le jeune citoyen italien de 21 ans mort électrocuté dans le camp rom de Scampia, n'a toujours pas de sépulture. Des associations telles que Chi rom e chi no, Mediterraneo antirazzista, A Buon Diritto, Arrevutammece ets et Luigi Manconi ont écrit une lettre d'appel à la commune de Naples.

«Né et élevé à Naples, décédé le 29 février, à seulement 22 ans, citoyen italien depuis deux ans, Davide Jovanovic n'avait jamais eu de document, pas même la citoyenneté italienne lui permettant d'obtenir la résidence, en raison du blocage des résidences imposé par le soi-disant Décret Lupi, ensuite converti par la Loi 80/2014 qui à l'article 5, alinéa 1, stipule que : Quiconque occupe abusivement un bien immobilier sans titre ne peut demander la résidence ni le raccordement aux services publics en relation avec le bien immobilier en question et les actes émis en violation de cette interdiction sont nuls à tous les effets de loi. La commune de Naples aurait pu protéger les droits fondamentaux de la personne et de la dignité humaine, en s'appuyant sur ce qui est prévu par l'alinéa 1-quater dans lequel il est établi que «Le Maire, en présence de personnes mineures ou méritant protection, peut donner des dispositions dérogatoires à ce qui est prévu aux alinéas 1 et 1bis, pour protéger les conditions sanitaires et hygiéniques» en définissant d'abord quelles sont les catégories méritantes et ensuite en reconnaissant à ces dernières le droit de résidence et tous les droits qui y sont liés. Un précédent en ce sens vient du Maire de Rome, qui avec la Directive n°1 du 4 novembre 2022 en référence à l'alinéa 1 quater mentionné ci-dessus dans une optique de prévention des risques sanitaires qui pourraient survenir en l'absence de résidence et de l'impossibilité d'obtenir le raccordement aux services essentiels, considère comme méritant protection, et donc le droit à la résidence, les sujets appartenant aux catégories suivantes :

a) Les personnes faisant partie de familles suivies par les services sociaux, ou se trouvant dans une condition de fragilité et de vulnérabilité sociale particulière telles que la présence de personnes handicapées, d'enfants mineurs ou de plus de soixante-cinq ans;

b) les personnes faisant partie de familles avec un revenu inférieur à celui fixé par la Loi régionale 12/99;

c) les demandeurs d'asile et les titulaires de protection internationale;

d) les personnes faisant partie de familles se trouvant dans une condition de précarité habitative du point de vue des conditions sanitaires et hygiéniques, comme dans le cas de l'absence de raccordement aux services publics essentiels nécessaires pour assurer le respect de la dignité de la personne dans ses besoins quotidiens. Pourquoi la commune de Naples n'a-t-elle pas voulu ouvrir à la dérogation prévue par le décret Lupi, tout comme certaines municipalités ne reconnaissent pas la résidence de proximité, restent des questions sans réponse, des questions qui couvrent des lacunes juridiques empêchant l'exercice de droits fondamentaux. Avoir la résidence signifie avoir le droit d'exister, d'avoir un document, à l'assistance sociale et sanitaire, l'accès aux quelques droits de welfare, pour des centaines de personnes roms, citoyens italiens, migrants, qui vivent depuis toujours dans la ville de Naples, et comme dans le cas de Davide qui n'a jamais trouvé la paix ni de son vivant, ni dans la mort, dans les soi-disant camps non autorisés de Cupa Perillo à Scampia et pas seulement. Peut-être parce qu'aux yeux d'une certaine politique ou de l'État, vivre dans un lieu occupé, dans un camp rom finalement, c'est comme être déjà morts. L'aire de Cupa Perillo à Scampia, est complètement abandonnée par l'administration publique que nous considérons directement responsable de faire grandir des générations entières dans la négligence et le malaise habitatif et existentiel, les condamnant à la survie et non à une vie pleinement digne, avec des conséquences tragiques et désastreuses, y compris la disparition de Davide, mort électrocuté par le courant électrique, pour avoir toujours été exposé depuis l'enfance à des dangers que personne ne pourrait même imaginer pour ses propres enfants. Le droit à la résidence, refusé, combiné à la condition inhumaine dans laquelle se trouve la zone, décrètent le vidage progressif de la zone et la fin de l'histoire des communautés roms de Cupa Perillo, dans tous les sens. Une expulsion induite en bonne et due forme, conduite sans pitié par la froideur des actes bureaucratiques et de l'absence totale institutionnelle. Aujourd'hui, avec le cercueil blanc de Davide suspendu hors du cimetière de Poggioreale qui ne sait pas où il sera enterré, nous apprenons que le droit à la sépulture appartiendrait seulement à ceux qui possèdent la résidence. En attendant des réponses de la part de l'administration, il semble que continue obstinément dans la mort comme dans la vie une sorte de répudiation, comme si on n'était pas filles et fils de la même terre, du même monde. Nous demandons avec urgence aux administrations publiques de combler cette carence de droits, même si pour Davide il est trop tard, nous le porterons sur notre conscience».

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