Lutte contre les sacs en plastique illégaux à Naples: un quintal saisi chez un grossiste chinois

Napoli, 8,6 milioni di buste di plastica illegali sequestrate
Napoli, 8,6 milioni di buste di plastica illegali sequestrate
vendredi 16 février 2024, 11:04 - Dernière mise à jour : 16:33
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Le dernier coup de filet en date a eu lieu lundi dernier : un quintal de sacs saisis chez un grossiste chinois. Des sacs illégaux, ni biodégradables ni compostables, et dépourvus de toute certification légale, prêts à être distribués sur les marchés et dans les magasins de Naples à des prix dérisoires. Les forces de l'ordre de la capitale campanienne ont effectué de nombreuses saisies similaires au cours de la dernière année : en moyenne, 100 kilos de sacs illégaux ont été retrouvés tous les trois jours, soit un total de 120 quintaux depuis février 2023. Et si l'on remonte dans le temps, les chiffres sont encore plus élevés : « Depuis 2017, nous avons mené 76 opérations qui ont conduit à la saisie d'environ 8,6 millions de sacs illégaux - explique Paolo D'Errico, maréchal du Noyau de Protection de l'Environnement de la police municipale de Naples, dirigé par le major Massimo Giobbe - soit environ 170 tonnes. De plus, nous avons infligé des sanctions pour un demi-million d'euros et renvoyé cinq personnes devant l'autorité judiciaire pour fraude commerciale ».

Une activité constante de surveillance est essentielle car, malgré une interdiction vieille de 12 ans (l'interdiction est entrée en vigueur en janvier 2012), les sacs en plastique traditionnels sont toujours très répandus. La Commission parlementaire d'enquête sur les activités illégales liées au cycle des déchets avait estimé qu'environ 40% des sacs mis sur le marché n'étaient pas conformes. Un commerce illégal qui a une valeur estimée entre 85 et 100 millions d'euros.

« Les activités de lutte sont louables et indispensables. Nous remercions et soutenons la police municipale de Naples pour plus d'une raison » explique Carmine Pagnozzi, Directeur Général de Biorepack, un consortium qui, au sein du système Conai, s'occupe de promouvoir le recyclage organique des emballages en plastique biodégradable et compostable. « Il y a bien sûr un problème économique : les sacs illégaux, souvent originaires de l'Orient mais aussi de fabrication locale, ne respectent pas les exigences réglementaires et ont donc des coûts de production nettement inférieurs à ceux conformes. Les sacs contrefaits font une concurrence totalement déloyale et causent un grave préjudice économique aux opérateurs qui agissent légalement, mettant en péril le développement d'une filière qui représente une excellence made in Italy ».

Il y a aussi un problème environnemental, loin d'être marginal : « Les sacs illégaux - poursuit Pagnozzi - sont le plus souvent fabriqués avec des polymères non biodégradables et non compostables, qui pourraient en outre contenir des additifs interdits et potentiellement toxiques. Lorsqu'ils sont jetés à tort avec les déchets organiques, ils posent des problèmes de gestion et augmentent les coûts de traitement pour les installations de compostage, car ils augmentent les déchets non compostables qui doivent ensuite être éliminés. En tout état de cause, au contact des aliments, ces sacs illégaux pourraient libérer des substances nocives car ils sont dépourvus de tout contrôle qui est en revanche obligatoire pour les sacs et tous les produits en bioplastique compostable certifiés selon la norme EN 13432 ».

Les raisons qui ont conduit à la saisie des sacs illégaux sont multiples. « La plupart du temps - raconte D'Errico - il s'agit de sacs pour emporter des marchandises et des aliments qui ne répondent à aucune exigence légale : certifications de biodégradabilité, compostabilité et étiquetage correspondant. Parfois, des slogans environnementaux faux et trompeurs sont affichés. Ou alors, des marques de certification de compostabilité apparaissent sur des sacs qui en réalité ne répondent pas aux exigences de la norme européenne EN 13432 ».

La police municipale de Naples est l'une des plus actives en Italie dans la lutte contre ce phénomène. Mais des actions similaires sont menées dans de nombreuses autres villes. « Le consortium Biorepack, dans ses activités de surveillance périodiques, signale aux forces de l'ordre les situations les plus suspectes, afin de faciliter leur travail » explique Pagnozzi. Mais les citoyens peuvent aussi faire leur part : depuis quelques années, une plateforme en ligne est en effet active, réalisée en collaboration avec Assobioplastiche. « Cet outil, accessible depuis le site institutionnel du Consortium (www.biorepack.org), permet à l'utilisateur de fournir toutes les informations relatives aux violations suspectes. De cette façon, après les vérifications de laboratoire nécessaires, Biorepack peut déposer une plainte auprès des autorités compétentes ».

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